Avant 1914, on prenait soin d'ajouter la mention "Bitte Überrock"(Uberrock,SVP) sur les cartons d'invitation aux petits dîners en ville ou autres événements simples. Les civils venaient en redingote, et les officiers en Überrock, ce vêtement simple tombant au dessus du genou, alors avec deux rangs de six (en Bavière sept) boutons plats parallèles. Il était aussi porté à la caserne, au manège, à chaque petit service, au Casino (le mess) et pour sortir en ville. Il était courant de posséder au cours des années de service de 4 à 8 de ces vestes pour les différents services. C'était le vêtement le plus typique des l'officiers, qu'on rencontrait quotidiennement. Quand on voit aujourd'hui dans des pièces de théâtre ou dans des films des officiers de la "Vieille Armée", ils y sont habituellement en uniforme de parade - ou grande tenue de service ou de sortie; par conséquent en Waffenrock, Koller ou avec beaucoup de décorations, épaulettes ou autres. On a une fausse image de la tenue quotidienne de service ou de société du vieux corps des officiers.
A l'origine vers 1800, le Uberrock avaient été un large manteau porté par dessus l'étroite tunique d'alors : le Kollett, car ce Kollett était coupé si court que devant et sur les cotés il remontait à la taille. En 1808, le Uberrock des officiers de l'infanterie fût prescrit dans le tissu général gris-foncé, avec le col de la même couleur que la tunique et les boutons argentés ou dorés comme sur la tunique, mais plats. Déjà au cours de la guerre de libération (1813) les milices appréciaient le Überrock pour son confort et son prix modique - en raison de l'absence de broderies - ce qui en fit alors leur vêtement unique. Hussards exceptés, les officiers montés et les généraux ont de plus en plus porté le Uberrock, cependant de couleur bleue foncé - bleu clair pour les dragons . De coupe confortable, il descendait jusque sous le genou; les bouton étaient en lignes parallèles très rapprochées.
Progressivement, le Uberrock est devenu lui-même un bon vêtement porté seul. Il est devenu plus élégant, coupé près du corps, les rangs de boutons plus écartés en haut qu'en bas, le gris de l'infanteries est aussi devenue plus sombre, et finalement noir. Les pantalons longs ont suivi une évolution de couleurs semblable. Avec l'adoption du Waffenrock en 1843, il devait être abandonné mais, mais en réalité on continuait réellement de le porter "par dessus", jusqu'à l'introduction du Paletot introduit en 1847. La longueur du Uberrock a suivi la mode, en s'alignant un peu sur celle de la redingote de civils.
Approximativement
vers 1880, il était très court, en forme de cloche, les rangs
de boutons en descendant très penchés. Il se rallongea par
la suite et les rangs de boutons se sont trouvés parallèles
depuis 1896, s'éloignant pour un marquage large de la poitrine. Jusqu'à
1814, le col était haut et ouvert, ensuite plus bas et fermé,
plus tard arrondi et enfin très bas. A partir de 1890, il fût
à nouveau plus haut, comme pour les civils, et en 1914, l'ambition
des jeunes élégants était d'avoir un col de 8
cm de sorte qu'ils ne pouvaient pratiquement pas tourner la tête (voir les photos du Kronprinz dans Le UHLAN).
Les dessins du livre de Paul Pietsch (page 95) montrent à peine
ces variations. Jamais aucun Litzen, galon ni broderie connus n'ont été
portés sur le Überrock. Dès 1808, on le portait avec les
pattes d'épaule, puis de 1816 à 1830 avec les épaulettes
d'officier. De 1830 à 1866, les épaulettes étaient portées en
service, et même par les Uhlans jusqu'en 1898. Autrement,
les pattes d'épaule ont été autorisées ou même
imposées à partir de 1866. A partir de 1898, le Überrock ne portait
plus que les pattes d'épaule qui étaient solidement cousues
sur les manches. Avec la mode elles sont devenues de plus en plus petites.
Celles de 1913 étaient exactement de longueur
et largeur moitié de celles de 1905. L'Uberrock de l'infanterie, des chasseurs (Jäger),
des pionniers et des généraux étaient devenu noir
jusqu'en 1900. En 1903, il prit la couleur prescrite pour leur Waffenrock;
ainsi bleu ( pour les chasseurs vert etc.), en fait un bleu de Prusse frais,
plus tard bleu foncé. Cuirassier et Uhlans portèrent le Überrock
d'abord bleu et ensuite bleu très foncé. Les dragons, d'abord
bleu clair ensuite bleu horizon, les chasseurs à cheval d'abord
bleu en 1997, puis en 1907 vert de gris. Les artilleurs à pied l'eurent
noir et les artilleurs à cheval bleu jusque 1903, ensuite tous
l'eurent bleu; le train l'eut bleu à partir de 1860. Les Feldjäger
(chasseurs de campagne) montés l'eurent vert à partir
de 1811, la gendarmerie aussi, les services sanitaires noir puis bleu à
partir de 1903, les vétérinaires à leur création
en 1910 bleu aussi.
En 1903, on voyait donc les officiers de l'armée Prussienne
entière principalement -dans quelques garnisons même exclusivement - vêtus des longues redingotes Uberrock bleu sombre, exceptés les chasseurs
et gendarmes en vert, et les dragons en bleu clair. Seuls les boutons et
la couleur des cols les distinguaient. Les hussards faisaient toujours
exception avec leur couleurs d'attila (de parade ou de service). Dans les
gravures de rues - les officiers n'étaient pas autorisés
à circuler en civil - ou en service on ne voyait presque jamais
les officiers en tenue de parade ou en grande tenue de service. Au tir,
au manège, aux exercices les officiers étaient en Uberrock,
casquette et gants marrons.
La cavalerie allait il est vrai aussi à l'exercice en Waffenrock (Koller ou Ulanka) mais ses officiers - sauf aux inspections et grandes manoeuvres - y allaient en Uberrock, avec les pans retroussés angles accrochés, avec la casquette et des gants marrons. Les officiers supérieurs de l'état-major allaient aux exercices en Uberrock avec le casque et la ceinture (généraux, officiers d'état-major des troupes à pied) ou l'écharpe d'adjutants (adjutant ou fluegeladjutant), ou ceinture et giberne (officiers de cavalerie), tous avec le casque (ou la schapska etc). Autrement la giberne n'était pas portée avec le Uberrock. A l'office religieux, au concert, théâtre, visites, dîners de même Uberrock et gants blancs, de même les spectateurs aux courses mais porté avec la casquette et si possible avec pantalon blanc.
Le Uberrock n'était jamais porté avec une brochette de décoration. Seule était autorisée aux dîners, visites etc., une croix de commandeur au cou - par exemple une croix de 2e Klasse de l'aigle rouge ou de la couronne ou l'ordre de Saint jean ou de Malte. Les décorés de la médaille de sauvetage et de médailles guerre avec ruban noir et blanc, portaient ce rubans à la deuxième boutonnière. Les décorés de la croix de fer de 1ère classe la portait agrafée, aucune autre plaque poitrine n'était autorisée.
Ainsi jusqu'en 1914, l'officier était le plus souvent dans cette
tenue confortable et simple, se distinguant seulement par le col coloré,
et pour le profane il était difficile de reconnaître à quelle arme appartenait l'officier
qui le portait. Les experts les identifiaient aux No. ou monogrammes des pattes
d'épaule. Quand les pattes d'épaules étaient sans
No. ou manquants, on ne pouvaient distinguer un officier de l'infanterie de
la Ligne, de grenadier, de la Garde ou même Garde du Corps, 6e Cuirassier
(qui par exception avait le col rouge et non bleu russe), uhlan
(1er ou 2e de la Garde, 1er au 6e Rgt de la Ligne). Plusieurs unités
étaient identiques par exemple: col rouge, boutons argentés,
dessous de pattes d'épaule blanches sans No.: 5e Garde Rgt zu Fuss,
1er Garde Uhlan, 4e Rgt. de cuirassier, cabinet militaire ou encore, col
rouge, boutons dorés, dessous de pattes d'épaule rouge, sans
No.: 2e Garde Rgt zu Fuss, Ecole des Kadett de Potsdam, ou de Naumburg,
2e garde Uhlan rgt, Cavalerie de la Landwehr de la Garde.
En 1903, à l'introduction de la veste courte Litewka, le Uberrock
costume quotidien simple, coloré et très élégant,
réalisé par les maître-tailleurs, continua à
être préféré en dehors du domicile, du casino
et du manège. Ailleurs on continua à dire "Bitte Uberrock".
Compléments et commentaires
Uberrock d'officier d'artillerie Prussien : bleu, boutons dorés,
liserés rouges, col noir en velours (les parties de distinctives noires
étaient toujours en velours sur les effets des officiers). Le col très
haut (7cm) et les deux rangs de 6 boutons bien parallèles correspondent
à la période de 1910. La doublure est en soie noire mais les pans
du devant bordés d'un liseré rouge étaient doublés
en drap rouge.
Les parements de manches bordés d'un liseré mesuraient 19 cm réglementairement.
Ils n'étaient pas cousus ce qui permettait d'y glisser élégamment
un carnet ou une carte. Le Uberrock ne comportait pas de poches visibles, mais
deux poches cachées à l'arrière.
Les pans croisés étaient identiques et le règlement de
1899 permettait de boutonner sur la droite mais aussi sur la gauche. Les pattes
d'épaule sont prises cousues sur le haut de l'emmanchure.
Il ne faut pas oublier que les artilleurs Saxons, comme les dragons Hessois,
avaient un uniforme vert; leur Überrock était donc lui aussi vert.
Ce vêtement est en vente à autres
vêtements
Uberrock d'officier de pionnier Bavarois: le bleu est ici quasiment noir (très élégant) au lieu du bleu clair des uniformes bavarois. Col en velours noir à liseré rouge. Pionniers et artilleurs bavarois portaient le même uniforme bleu foncé (boutons argentés pour pionniers et dorés pour artilleurs) avec un pantalon noir comme leurs homologues prussiens. Les Bavarois qui, peut-on dire, ne faisaient rien comme les autres avaient un Überrock à 2 rangs de 7 boutons au lieu de 6 sur les Überrocks des autres états.
L'écharpe bavaroise (bleu et argent) d'Adjutant était
large de 7cm au lieu de 4.5 cm pour la ceinture écharpe et le ceinturon
(voir l'article sur "l'Adjutantur", page 14 dans le UHLAN No.6).
Ce vêtement a été vendu.